Dircom, DRH, plus rarement secrétariat général… La « com interne » vogue au gré des stratégies, sans port d’attache défini, depuis plus de 30 ans. Cette singularité a produit au cours des ans une fonction hybride, peu figée dans ses missions et process. Dans nos organisations en quête de nouveaux modèles, cette position « hors régalien » constitue une formidable opportunité. Celle d’être utile « out of the box » à des expériences professionnelles agiles, généralistes, créatives, ouvertes sur le digital qui viendront directement contribuer aux transformations. Alors GO !
Producteur de contenus descendants, organisateur de vœux annuels, créateur de charte graphique pour la feuille de chou de la DAF, modérateur de communautés du RSE, mais aussi pompier, décorateur, polisseur (des messages RH dans les moments tendus)… Les terrains de jeu de la com interne sont aussi variés, larges ou étriqués, que l’on compte d’entreprises. Leur organisation est aussi variable qu’un ciel de printemps. Leur plan d’action ? Il est très simple : communiquer la vie des autres !
L’innovation, dans les interstices
« Coincée » entre les grandes fonctions régaliennes ? C’est un point de vue. Ou bien, plus libre de prendre utilement des sentiers non battus ? Dans un moment où l’entreprise cherche les interstices dans lesquels réinventer et transformer l’interne, cette fonction, qui se trouve donc nativement dans ces interstices, peut utilement apporter sa valeur ajoutée. Il faut pour cela qu’elle prenne conscience de la singularité de sa position pour l’exploiter au profit du collectif, qu’elle se fasse – un peu plus – confiance parfois, pour agir en conséquence.
Et quelle singularité ! Quelle autre fonction connaît aussi bien qu’elle de l’intérieur la totalité des autres fonctions, rationnellement et émotionnellement ? Pour s’être mise méthodiquement dans la peau du vendeur, de l’auditrice, du responsable du service courrier, du développeur, de l’assistante RH ? Quelle autre fonction a, avec le même souci d’éclairer, interviewé le président, lu entièrement chaque nouvel accord d’entreprise pour le valoriser, écouté avec recul et bienveillance le membre désabusé d’un projet mal géré (en promettant avec un clin d’œil entendu de poser le stylo et de » juste » l’écouter) ? Qui a décortiqué à ce point le plan d’action de chacune des grandes fonctions pour le mettre en perspective, relier les projets entre eux et raconter leur enjeu stratégique pour qu’ils soient compris du plus grand nombre ? Qui a perçu les variations d’engagement sur un projet, les silences entendus, les enthousiasmes, la charge émotionnelle liée à la réussite ou au doute d’un acteur, d’une équipe ?
Pensée OK ? Émotion OK ? Alors action !
Appliquée au service zélé qu’elle doit à tous, obnubilée par la nécessaire « position basse » qu’il lui faut pratiquer pour obtenir la confiance de toutes les strates de l’interne, valorisant tout et tout le monde, la fonction com interne peut omettre qu’elle détient la « première matière première » concensuellement reconnue comme prioritaire pour tout process de transformation. Elle détient nativement le sens. Elle connaît et appréhende le sens dont elle a fait métier. De plus, elle maîtrise les outils d’animation bienveillante de cette petite chose encore trop négligée en interne qui s’appelle l’émotion.
Les dirigeants « n’ont qu’à se pencher » et puiser dans cet interstice, donner l’occasion de concevoir et promouvoir un plan d’action de dynamique interne innovant, intégré « au poil près » à l’ADN que consciemment ou non, elle connaît par cœur. Proposer des actions innovantes, mettre en place des mécaniques participatives qui favoriseront le désir de s’engager des collaborateurs. Elle le fera non pas seule, car consciente de la systémique de l’entreprise, elle coopérera pour réussir avec les métiers connexes : formation, organisation, RH, marketing.
L’entreprise peut compter sur elle pour proposer ce qui n’est dans la feuille de route d’aucun « ministère du Comité exécutif » : produire une entreprise à valeur humaine augmentée.
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