Les salariés sont au boulot pour… travailler. Ils ne passent qu’entre 7 et 20 minutes par semaine à s’informer, participer sur le RSE. Or, réguler la production d’outils et de messages en interne produit respect, envie et engagement ! Il est temps de vous occuper de la gouvernance de votre dynamique interne.
L’erreur la plus répandue consiste à faire ce raccourci : « nos salariés sont des clients comme les autres : ils consomment de la vidéo, vont sur les réseaux sociaux, aiment la communication par l’image. Faisons donc tout ça en interne et tout ira bien. » Résultat ? On en fait trop, on perd en cohérence et en efficacité. Quelle est la vision de son entreprise de Laurence, commerciale en boutique, d’Anouk, gestionnaire de stock, ou de Farid, responsable SAV ? Que signifie s’engager, pour eux ? Par quoi cela passe-t-il ? Quel est leur besoin de compréhension de la stratégie et comment faire en sorte qu’il ou elle se l’approprie avec envie au milieu de ses contraintes et réalités professionnelles ? Ils ont leurs objectifs annuels, la gestion des relations avec leurs collègues et le nouvel outil informatique à maîtriser. Ils n’attendent pas de lire vos 3 newsletters métier par semaine, de commenter 5 articles, regarder les monologues en vidéo du patron, ni de mettre à jour leur statut sur le RSE pour raconter ce qu’ils font en ce moment ! Alors quel temps de com leur proposer, pour partager quoi, et obtenir quel engagement ? Empilement de newsletters, webTV avec émissions de 20 minutes, multiplication des communautés sur le RSE, dilution des informations, téléscopage d’opérations d’animation qui sollicitent trop les équipes… Et un engagement… au point mort !
Faites en moins, mais utile !
Piloter la com salarié, c’est adopter une méthode de pilotage de la com client, mais seulement la méthode : connaître et prendre en compte « en vrai » ses besoins et son écosystème, pour lui proposer une communication et les canaux adaptés, qui enrichiront utilement la relation. Mais là s’arrête la comparaison avec la com client.
Occupez-vous de la gouvernance de votre dynamique interne. Ce sujet est rarement identifié, ou bien il n’est pas traité car il faut le dire, il est « l’empêcheur de tourner en rond » ! Au nom de la cohérence et de l’efficacité, il contribuera pourtant au bien-être, au développement d’une image interne respectueuse, et favorisera les conditions de l’engagement.
Mettre en place une gouvernance de votre dynamique interne ?
- Prioriser les thèmes qui feront les axes forts de votre communication, co-construits avec les acteurs métier de l’entreprise.
- Définir et partager avec l’ensemble des parties prenantes le schéma directeur de votre dispositif : quel outil pour quel cible, dans quel « cadre de consommation » ?
- Coordonner les actions d’animation et de com interne, choisir les moments de leur déploiement.
- Engager TOUS les collaborateurs sur quelques sujets les plus critiques.
- Renoncer (ou convaincre un dirigeant de renoncer) à une énième newsletter ou une petite vidéo de plus et préférer enrichir en contenus le dispositif de com interne existant.
- Itérativement, réviser le positionnement de vos solutions à chaque nouvel outil.
- Commencer le déploiement de votre RSE par quelques usages directement utiles à l’entreprise et aux collaborateurs.
- Faire une com interne respectueuse : utile, digeste, sympa, jolie, qui fait plaisir et qui détend.
- Préférer attendre que les collaborateurs en réclament davantage, proposent des idées, développent l’envie de participer, preuves de leur intérêt et de leur engagement.
Facile à dire. Exigeant à mettre en œuvre ! Cela nécessite, entre autres :
- De vraiment connaître la réalité quotidienne de Laurence, Anouk, Farid, votre client interne, et en priorité celui qui est en relation avec vos clients externes.
- De rappeler incessamment aux Directions émettrices que Laurence, Anouk, Farid sont leurs vrais et seuls clients, et qu’on ne communique pas en interne pour montrer ses muscles aux Directions voisines.
- Convaincre du bien fondé de cette gouvernance des décideurs friands d’outils à la mode, exigeant leur photo à côté d’un édito de 3 pages de leur feuille de chou.
- De remercier les DSI d’avoir trouvé l’outil qui fait tout et de tomber d’accord avec eux sur le fait que leur POC est une preuve que « ça fonctionne », pas que « c’est utile ».
- De se passionner autant pour la mise en œuvre des process que pour la dernière créa vidéo. Je sais, c’est parfois une gageure pour un communicant.
- De ne pas oublier de communiquer ses propres process et priorités.
- Du temps, celui nécessaire à la réalisation du cercle vertueux d’une dynamique interne directement utile à l’engagement.
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