L’histoire est connue : un nouveau projet majeur est lancé qui va transformer bien des choses en interne. Les experts s’activent… Et pour être sûrs de sa réussite, le chef de projet veut COM-MU-NI-QUER.
La solution lui saute aux yeux : une newsletter ! Rien de tel pour être visible directement dans les boîtes mail. Et hop, c’est dit c’est fait, il passe commande à la com interne… Et pour aider, comme il est sympa, il a déjà rédigé le premier édito.
L’équipe de communication interne est plutôt mitigée : une newsletter de plus à faire vivre, et dont elle sait qu’elle finira souvent, sans être ouverte, dans la corbeille des salariés… Mais elle est contente qu’on ait pensé à faire appel à ses compétences. C’est valorisant, et c’est un bon moyen d’avoir l’information sur les avancées du projet. Alors elle cède au chef de projet. Après tout c’est lui le client…
Inverser la vision du client interne
Transformer utilement l’entreprise, c’est inverser la vision du client de la communication interne. Le client n’est pas ce responsable de projet, mais le collaborateur de la zone de création de valeur*.
La zone de création de valeur ? Ce sont les métiers qui « font tourner la boutique » : vendeurs, opérateurs, gestionnaires de stock… Ces personnes-là portent le sens « initial » de l’entreprise. Et c’est pour elles que doit être construite une communication interne efficace, utile, et qui agit vraiment sur l’organisation.
Ce projet majeur les concerne bien sûr. Mais comment ? Jusqu’où ? Que vient-il modifier dans leur quotidien ? Produire du sens commence par répondre à ces questions-là, ce qui implique de réellement connaître la vie au travail de ces personnes. Si les contenus les atteignent au bon moment, sur leur lieu de travail, au sein de leur équipe, c’est l’entreprise dans son entier qui sera embarquée.
La première mission d’une communication interne utile aux transformations, c’est comprendre l’entreprise telle qu’elle est vue et vécue par ces collaborateurs-là, depuis le poste qu’ils occupent.
Pour cela, il faudra pouvoir répondre à deux questions :
- 1/ Qu’ont-ils besoin de savoir, de comprendre ou d’apprécier pour se sentir impliqués dans leur entreprise ? Qu’est ce qui fait sens pour eux ? Quel est leur rapport à leur entreprise ? Qu’est ce qui les préoccupe ? Les motive ?
- 2/ Quelles sont leurs conditions réelles d’information : quels sont leurs moyens organisationnels, managériaux, techniques ? Et de quel temps disposent-ils réellement pour s’informer ? Ils ont souvent bien moins de temps que dans les sièges, car leur journée est structurée par des contraintes de gestion et de travail, de service ou de relation client spécifiques et parfois, ils n’ont qu’un accès limité aux outils digitaux.
Vous êtes communiquant interne ? Créez des liens avec les métiers opérationnels, entrez dans leur peau pour savoir répondre à ces deux questions. Ne vous y trompez pas : c’est bien là que se situe la dimension stratégique de votre fonction.
En développant et en revendiquant cette compétence, vous permettrez aux chefs de projet et directeurs centraux de changer de regard sur votre valeur ajoutée. Vous serez reconnu comme le partenaire expert de la zone de création de valeur, à même de piloter des contenus et des dispositifs efficaces parce qu’ajustés. Et entreprise comprise, vous ferez utilement bouger les lignes.
Merci à notre partenaire et complice Gaëlle Roudaut qui croque formidablement l’entreprise à grandes cuillerées de patates, à retrouver dans les prochains épisodes d’Entreprise Comprise » et sur www.lapatateatwork.com
*Vineet Nayar a développé la vision des collaborateurs de la Zone de Création de Valeur dans son best seller Employees First, Customers Second, réédité en 2018 chez Diateino. Chez Baïrlaa nous l’avons faite nôtre, et nous promouvons le hashtag #EFCS.
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